Meditatio XXI (manuscrit)

Ecrite à l’occasion du 50ème anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale, la Cantate “MEDITATIO XXI” pour soprano, chœur, orgue et percussions est dédiée aux victimes de Hiroshima et de Nagasaki. Ses trois mouvements suivent une dramaturgie simple et universelle.

Dans le choeur parlé du premier mouvement, les peuples et les armées se préparent à la guerre, puis s’affrontent. Précédés par les tambours militaires, ils approchent inexorablement vers le champ de bataille. La structure rythmique très complexe de la partition traduit l’impossibilité de toute autre issue, comme le chaos qui règne dans les esprits. La sagesse et la raison tentent de se faire entendre à plusieurs reprises par la bouche de la soprano; mais en vain. Sourds, aveuglés et fanatisés, les peuples courent à leur perte.

C’est dans un univers de mort et de désolation que débute le deuxième mouvement. Les mères effondrées pleurent leurs fils et condamnent la lâcheté de leurs pères. Le choeur passe ainsi, de sa première intervention à la troisième, de l’effondrement à la colère. La soprano, en disant toute l’horreur de la guerre, s’interroge: quand nos enfants sécheront-ils leurs larmes? Quand parviendront-ils à retrouver la paix?

Seule une prière universelle pouvait faire écho, dans le troisième mouvement, à l’aveuglement initial et à la douleur. Inspirée de la sagesse amérindienne, cette prière dépasse les croyances religieuses du moment en rappelant aux hommes qu’ils sont tous nés des amours de la terre (leur mère) et du ciel (leur père). La terre promise, ils y vivent déjà, sans vraiment s’en rendre compte…

“Enfants de la terre promise,
Faits de tous les hommes,

Entendez la voix de votre mère
Mais ne la soumettez pas.

Du temps respectez la mémoire.

Innocents des actes de vos pères,
N’accablez pas vos enfants.

Des amours de la terre et du ciel
Célébrez votre naissance.”

La Cantate “MEDITATIO XXI” se termine donc par un vibrant appel à la lucidité, à l’humilité et à la solidarité entre les générations. CD disponible ici.

Patrick Stocco